JOANA BOLA
Isangi, le 07 mars 2019 (caritasdev.cd) : les Territoires d’Isangi et d’Opala, dans la Province de la Tshopo, sont confrontés à une situation d’inondations depuis le 08 janvier 2019, suite à la crue croissante des rivières Lomami et Lombo. Mais ce n’est que dans la période du 20 au 25 janvier dernier que ces rivières ont quitté leurs lits, touchant près de 34 villages, repartis dans trois Zones de Santé (Opala, Yabaondo et Isangi).
Des dégâts touchant la santé, l’éducation, les abris, …
Après une mission d’évaluation initiale, Caritas-Développement Isangi a dénombré de nombreux dégâts causés par ces inondations. Les latrines, cimetières, puits, sources d’eau potable et poubelles qui sont sous les eaux. Des maisons sont totalement emportées avec tous leurs biens. Ce qui fait que la population n’a plus un seul endroit pour pouvoir s’abriter. Des familles dorment à la belle étoile.
Les sources d’eau et puits débordés sont pollués avec les eaux des rivières. Ce qui fait que les eaux de boisson deviennent impures, exposant la population aux maladies d’origine hydrique (diarrhée simple, choléra, fièvre typhoïde). Et maintenant, les Centres de Santé sont presque non opérationnels suite à ces inondations.
Il se pose actuellement le problème de santé, car la population dormant à la belle étoile est exposée à toutes les intempéries et calamités, aux piqûres des moustiques, pluies, vents, froid pendant la nuit, chaleur du soleil pendant la journée. Plus de 585 cas de diarrhée simple sont enregistrés, dont près de 75% sont des enfants de moins de cinq ans.
Les routes sous les eaux, rendant difficile le trafic. Les élèves ont ainsi du mal à atteindre les écoles, du reste inondées d’eau des rivières. Ce qui fait que les bâtiments scolaires construits en pisé sont détruits et commencent à tomber. Ceci a entrainé subséquemment la fermeture momentanée des activités scolaires. Les champs agricoles sont inondés d’eau. Ceci expose littéralement la population à la famine avec toutes les conséquences fâcheuses possibles (malnutrition,…).
Voilà pourquoi Caritas-Développement Isangi lance un SOS pour venir en aide à ces sinistrés.
Les besoins des populations touchées par ces inondations s’expriment en termes de nourriture, d’ustensiles domestiques, semences agricoles, matériels de pêche et outils aratoires, des vêtements pour se protéger contre les intempéries comme couverture et pièces d’étoffe, les matériels éducationnels des écoles.
Les sinistrés ont également un besoin primordial en médicaments de purification d’eau à boire, car même les puits qui semblent un peu être éloignés des eaux d’inondations peuvent être contaminés. Sont aussi sollicités les bâches, les couvertures, les moustiquaires pour ceux dont les cases sont empotées et se trouvent sous les eaux, logeant dans les pirogues ou sur les monticules sans abris.
Une assistance médicale d’urgence s’avère très indispensable pour prévenir toutes les retombées de ces inondations, puisque c’est à des moments comme ceux-ci qu’il y a résurgence des épidémies.
‘Nous prions donc toutes les Caritas et les Organismes humanitaires à bien vouloir venir en aide à cette population dépourvue de tout et vivant une situation précaire (sans maison, sans eau potable, sans nourriture, etc. ...)’, écrit Mgr Dieudonné MADRAPILLE, Evêque d’Isangi, dans une lettre de plaidoyer aux hommes et femmes de bonne foi, datée du 10 février 2019.
Les conséquences envisageables sont le risque d’éclosion des épidémies si on ne prend pas des dispositions utiles à temps, les habitations construites à 95% en pisé s’écroulent sous l’effet des eaux (cases d’habitation, écoles, Centre de santé, Poste de santé,…)
Ces inondations ont occasionné le déplacement d’environ 4.195 ménages qui trouvent tant soit peu abri dans des familles d’accueil des villages environnants, sinon dans leurs pirogues ou en brousse sur des terres fermes avec retentissements sanitaire.