Kinshasa, le 4 décembre 2015 (caritasdev.cd) : Dans le domaine de la pastorale de la santé au niveau de l’Eglise qui est à Molegbe, le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales de Molegbe, dans la province du Nord-Ubangi, dans le Nord-ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), fait face à nombre de défis. Cette composante de la Caritas –Développement Molegbe se doit de fonctionner efficacement. Son nouveau Directeur Dr Trésor KANO Hupeno, est fort avancé dans un dossier concernant les formations médicales que ledit BDOM devra récupérer du CDI- Bwamanda. Lors d’une interview (à lire ci-dessous en intégralité) accordée le 3 décembre 2015 à Kinshasa à caritasdev.cd, le jeune médecin a insisté sur certaines réalités de ce BDOM. Dr Trésor KANO est d’ailleurs venu à Kinshasa où il a participé à la rencontre annuelle des BDOM en RD Congo, rapporte caritasdev.cd
Question (Q ) : Que faites-vous savoir dans un premier temps sur le BDOM Molegbe pour ce qui est de son passé ?
Réponse (R ) : Le bureau du BDOM avait été confié dans le temps au CDI -BWAMANDA pour la gestion du Personnel et de ses structures médicales. Ceci sur base d’une convention qui avait été signée entre les 2 parties.
Q : Comment est-ce que cette situation a évolué ?
R : 45 ans après, le CDI-BWAMANDA, partenaire du Diocèse, a connu de sérieuses difficultés. Il y a quelques années, ce centre s’est restructuré, en laissant le Diocèse dans ses lourdes tâches pastorales, médicales, sociales et humanitaires.
Q : Comment cela peut-il s’expliquer ?
R : Le Diocèse de Molegbe a été fondé en 1910. Le 22 décembre 1970, il a pris la décision de recourir au Centre de Développement Intégral CDI-BWAMANDA comme Ong, afin d’assurer ses objectifs sur le plan du service social, médical et humanitaire de la population.
Q : Comment se présente la réalité à ce jour, notamment sur le plan du BDOM du Diocèse ?
R : Le Diocèse de Molegbe a commencé depuis quelque temps à se réorganiser, y compris aussi dans le secteur de la santé. C’est pourquoi, le Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM) a été mis en place.
Q : Est-ce le BDOM Molegbe est une structure qui évolue sans difficulté ?
R : Non, il se trouve devant d’énormes difficultés pour son fonctionnement. C’est un BDOM, il est vrai, jeune et même le plus jeune du réseau. C’est pourquoi, l’ appui des partenaires lui sera le bienvenu. Cet appui contribuera au décollage du BDOM Molegbe, qui, et vous l’avez compris, ne dispose pas de structures sanitaires sous sa propre coordination.
Notre BDOM n’a aucun projet financé pour venir au secours de sa population souffrant de diverses maladies.
Q : Peut-on connaître, pour ainsi dire, le premier lot des points d’attention ou défis du BDOM Molegbe à ce jour ?
R : Je signale l’appui informatique et logistique à accorder à notre bureau, qui veut dire l’obtention du matériel informatique, d’une moto ou d’un véhicule pour nos tournées d’évaluation dans tout le Diocèse. Il y a la construction des centres hospitaliers dans le Diocèse en commençant par la Zone de santé de Gbadolite. En effet, la seule grande formation médicale sur place est l’hôpital général de Référence de Gbadolite, qui a une capacité d’accueil minime. Avec la provincialisation du Nord-Ubangi, dont Gbadolite est le chef-lieu, la population éprouve d’énormes difficultés dans le domaine de la santé, suite à l’exode rural. Un autre défi ou point d’attention préoccupant le BDOM Molegbe est la traversée massive des réfugiés centrafricains qui se sont installés dans le Diocèse de Molegbe et ceci a rendu la vie difficile dans notre communauté. Notre BDOM est inquiété face à la malnutrition qui monte en flèche, surtout chez les enfants de moins de 5 ans. Il est également préoccupé par la réhabilitation nutritionnelle dont un projet à ce sujet est le bienvenu, afin que notre BDOM puisse voler au secours de ces personnes vulnérables.
Q : Voulez-vous passer à d’autres points d’attention auxquels tient le BDOM Molegbe ?
R : Notre Diocèse a été le terrain de multiples conflits armés et plusieurs troupes venues sont celles parties des pays les plus atteints par le VIH. Celles-ci sont entrées chez nous en laissant des dégâts énormes derrière elles, notamment l’infection massive en VIH. La sensibilisation sur les moyens préventifs, le dépistage volontaire et la prise en charge psycho-sociale des Personnes Vivant avec le VHI est très attendu dans la zone. Un projet visant cette sensibilisation s’impose. Je relève également qu’un projet WASH est aussi important dans la zone, car on compte trop des maladies hydriques et surtout chez les enfants. Je signale que le projet ASSP volet WASH n’a même pas couvert le tiers de la zone. En plus, les conditions du climat favorisent la multiplication exagérée des moustiques et ceci explique trop des cas de paludisme grave compliqué d’anémie qui figure parmi les premières causes de décès infantile. Un projet mené par notre BDOM et visant le don de sang et la gratuité de la transfusion chez les enfants sera bien accueilli et utile.
Le BDOM Molegbe doit aussi mener un projet d’appui en médicaments génériques, projet très attendu dans la zone.
Q : Un point d’attention a-t-il été oublié ?
R : C’est le projet sur la gratuité des soins de santé chez les victimes de violence sexuelle, notamment quand celles-ci vont dans des formations sanitaires. Notre BDOM aidera cette catégorie de personnes, si on lui donne des moyens en vue d’implémenter un projet dans ce cadre. Je précise toutefois que la liste des problèmes, des points d’attention que je viens de présenter par mes réponses n’est pas exhaustive.
Q : Que dites-vous à l’Evêque de Molegbe, Son Excellence Mgr Dominique BULAMATARI, dans votre domaine de la santé, comme Directeur du BDOM ?
R : Je demande à l’Evêque qu’il m’assiste dans mes démarches au nom du BDOM Molegbe. Je le prie, à son niveau, de voir comment concrétiser celles-ci, afin de voler au secourir des populations démunies de notre Diocèse.
Q : Quel est votre mot de la fin ?
R : A toutes fins utiles, je donne aux lectrices et lecteurs du site caritasdev.cd mes coordonnées qui sont les suivantes: Tél : +243 81 92 50 706 ou +243 997 52 08 03 et pour le courrier électronique : drhupenoka@gmail.com