Kinshasa, le 13 octobre 2015 (caritasdev.cd) : L’atelier consultatif sur la mise en place du Réseau Ecclésial pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo s’est clôturé le vendredi 9 octobre 2015 au Centre d’Accueil Caritas, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC). Suivant le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cet atelier, les participants, qui les ont ouverts la veille, ont pris des engagements et formulé des recommandations, rapporte caritasdev.cd
Lesdits participants ont recommandé au SCEAM de jouer son rôle de leadership dans la promotion du Réseau Ecclésial du Bassin du Congo ou REBAC en sigle. Ils ont demandé aux Conférences Episcopales nationales et régionales du Bassin du Congo concernées de travailler en synergie pour s’approprier l’initiative du REBAC, de mettre en place les structures nationales du REBAC et de s’informer sur le message des représentants des gouvernements à la COP 21. Ils ont aussi demandé aux Conférences Episcopales nationales et régionales du Bassin du Congo concernées de s’équiper des mécanismes de suivi pour s’assurer que les fonds qui viendront de la COP 21 profitent aux communautés locales et de veiller à ce que la proportion des fonds destinés aux communautés locales soit équitable et tienne compte de leurs préoccupations. Quant aux gouvernements, les participants leur ont recommandé de « pouvoir évaluer avec précision le coût de la contribution de nos pays respectifs à la lutte contre le changement climatique », de respecter les engagements pris à la COP 21 et de dédier l’essentiel des fonds reçus à la réduction de la pauvreté. Quant aux communautés locales, les participants les ont appelées à s’informer pour comprendre les enjeux en rapport avec le changement climatique. Ils les ont aussi appelées à s’impliquer dans les actions de sauvegarde du Bassin du Congo et à adopter un comportement responsable vis-à-vis de l’environnement. Ils ont demandé aux opérateurs économiques (industries extractives) de contribuer à l’effort commun de réduction des émissions des gaz à effet de serre et à la sauvegarde de l’environnement.
Auparavant, les participants à l’atelier consultatif sur la mise en place du Réseau Ecclésial pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo ont pris divers engagements. Ils se sont engagés à agir au sein de l’Eglise de manière concertée et coordonnée pour la protection de la forêt du Bassin du Congo par la création du REBAC, de vulgariser la lettre Encyclique du Pape François « Laudato Si » sur la sauvegarde de la maison commune dans leurs différentes structures de l’Eglise (régional, diocésain, paroissial, communautés de base) dans leurs différents pays. Ils ont résolu de travailler avec les communautés locales, les organisations de la société civile, les gouvernements, les parlementaires, les partenaires sur la nécessité de soutenir des actions visant la protection de la planète. Ils ont enfin pris la résolution de mettre en place et de rendre fonctionnel le comité du REBAC.
Le comité du REBAC est provisoire. Il est composé de représentants du SCEAM (Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar), de la Commission Justice, Paix et Développement, de la Caritas Africa, de l’Apostolat Social des Jésuites en Afrique et d’un délégué par pays qui a été représenté à l’atelier de Kinshasa sur la mise en place du Réseau Ecclésial pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo. Les trois missions du comité du REBAC sont : relayer auprès du SCEAM et des parties prenantes le message et les engagements pris à l’issue dudit atelier, s’assurer de l’organisation de la prochaine réunion où seront représentés tous les pays du Bassin du Congo concernés (Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa ou RDC et Cameroun) et relayer les résolutions de cet atelier aux partenaires et à la COP 21. Les participants à l’atelier consultatif sur la mise en place du Réseau Ecclésial pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo a connu la participation de plusieurs délégués, notamment ceux des Commissions Justice et Paix du Congo-Brazzaville, du Cameroun et de la RD Congo, ceux des Caritas nationales de ces trois pays, ceux de la Commission Episcopale pour les Ressources Naturelles (CERN/Conférence Episcopale Nationale du Congo-Kinshasa ou CENCO). Il y a aussi à signaler la présence des délégués du Centre d’Etude pour l’Action Sociale (CEPAS-RD Congo) ainsi que de l’Institut Supérieur Agro-Vétérinaire de Kimwenza à Kinshasa.
Cet atelier a eu pour objectif de réfléchir, à la lumière de l’Encyclique « Laudato Si » du Pape François, sur la contribution de l’Eglise catholique en Afrique à la sauvegarde du Bassin du Congo.
Les activités qui ont marqué l’atelier consultatif sur la mise en place du Réseau Ecclésial pour la sauvegarde de la forêt du Bassin du Congo ont entre autre été les suivantes : un aperçu sur les enjeux et la question de la protection du Bassin forestier du Congo, un partage sur les initiatives menées dans les pays invités au niveau des structures ecclésiales, la réflexion sur les enjeux du développement durable en Afrique, les problèmes environnementaux et la définition du rôle prophétique des Eglises d’Afrique au regard du message du Saint-Père dans Laudato si.
Lors de l’ouverture dudit atelier, Mgr Donat BAFUIDINSONI a prononcé le mot de circonstance. L’Evêque auxiliaire de Kinshasa a entre autre déploré le fait que le débat sur le changement climatique a été longtemps confisqué par des experts et souvent abordé d’une manière savante avec quelques fois un manque criant de conscience et de responsabilité.
Le même jeudi 8 septembre 2015, monsieur Mauricio LOPEZ, Secrétaire exécutif de la Caritas Equateur (Amérique latine) a été interviewé par caritasdev.cd. Il a notamment signalé que 20 % d’eau et 20 % de l’oxygène que consomme le monde entier proviennent du Bassin forestier du Congo. Mr Mauricio LOPEZ a invité l’Eglise à jouer son rôle de leader en exerçant son influence sur ce plan, afin de léguer cette richesse aux générations futures. « Le changement climatiquen, , a-t-il lancé, est une réalité bien qu’ignoré par tant des gens et le taux de déboisement que nous avons aujourd’hui par rapport au gaz à effet de serre provoque des conséquences sur chacun de nous ».
JOSEPH KIALA